Publié le 16 déc 25
Budget 2026 : quelle vision au-delà de l’austérité et des taxes ?
Le gros morceau du conseil communal portait sur le budget 2026. Un budget en déficit de 8 millions d’euros, malgré un équilibre de façade atteint uniquement grâce aux 3,4 millions € puisés dans le fonds nucléaire et aux 4,6 millions € du prêt Oxygène. Cette situation résulte des choix posés ces dernières années : investissements démesurés, recours massif à l’emprunt et explosion de la dette (de 41 à 83 millions €, avec une charge annuelle dépassant 8 millions € dès 2027).
Et aujourd’hui, si l’on peut se réjouir du maintien de l’emploi, la facture de ces dépenses excessives est présentée aux citoyens, avec une hausse globale des taxes de 14,8 %, la suppression ou la réduction de plusieurs primes, et surtout une austérité brutale imposée au monde associatif, sans critères objectifs, touchant de nombreux acteurs culturels, sportifs et de jeunesse (Mézon des jeunes, Atelier Rock, Polysons, RTJP, clubs…). Ce sont tous les acteurs qui font vivre la Ville au quotidien qui sont aujourd’hui frappés de plein fouet, parfois pour des économies de bout de chandelles. Nos conseillers ont pourtant rappelé que d’autres choix étaient possibles, notamment via une réduction plus ambitieuse des dépenses inutiles et une taxation plus juste d’Engie, en particulier sur les déchets issus du démantèlement nucléaire. A ce sujet, Gregory Vidal a ajouté que le calcul initial du volume de référence des déchets radioactifs s’est avéré inexact, ce qui a conduit à une diminution des recettes liées à cette taxe. Une attention particulière devra être portée à ce point pour l’avenir. Par ailleurs, il convient d’anticiper une nouvelle baisse des rentrées financières lorsque les piscines de stockage de combustible nucléaire ne seront plus utilisées, ce qui impactera directement le produit de cette taxe.
La Ville compte vendre des bâtiments communaux devenus inutiles après le déménagement des services communaux vers la nouvelle cité administrative. Grégory a insisté sur le fait d’exercer une vigilance accrue concernant toute vente future de bâtiments communaux. Afin d’éviter toute sous-évaluation du patrimoine, il est impératif de recourir à un expert immobilier indépendant, garantissant une évaluation objective, rigoureuse et conforme au marché, et ainsi éviter de brader les biens communaux.
Au-delà de cette cure d’austérité, Huy en Commun a regretté l’absence de vision dans ce budget. Aucun nouveau projet structurant n’a été proposé à l’ordinaire, ni ambition nouvelle en matière de commerce, de participation citoyenne, de mobilité, de climat ou de cohésion sociale. C’est un budget de survie, sous perfusion, alors que la Ville mérite une stratégie claire, du courage politique et des choix responsables.
Notre intervention complète à retrouver ici
Nouvelle demande d’aide à la Ville pour la régie sportive : gestion catastrophique du dossier piscine
La majorité a sollicité en urgence une nouvelle demande d’aide de 340.000€ pour la régie sportive, nouveau signe d’une gestion catastrophique du dossier de la piscine. Après un emprunt de 2 millions €, puis une recapitalisation de 500.000 € pour pouvoir payer l’entrepreneur, voilà donc une demande de 340.000 € supplémentaires… toujours pour payer l’entrepreneur. Nos conseillers ont exigé une transparence totale, notamment sur l’utilisation des fonds, le calendrier précis des factures et des subsides attendus, ainsi que sur la gestion des 115 pages de malfaçons relevées lors de la réception provisoire. En réponse, ils ont appris que 140.000€ d’intérêts de retard étaient dû par la régie sportive sur les travaux de la piscine, sans obtenir de réponse précise sur les raisons ayant justifié ces intérêts. On a également appris l’existence d’une convention signée en urgence avant les élections, qui a coûté 160.000€ à la Ville et entraîné l’abandon de pénalités de retard importantes. Le bourgmestre a admis un dérapage en cours et la nécessité d’une meilleure gestion à l’avenir avec l’aide d’une gestion de crise pour assainir la situation financière. Une telle accumulation de décisions opaques et de risques financiers majeurs est en effet absolument inacceptable et des comptes doivent aujourd’hui être demandés, notamment par la production d’une ligne de temps avec dates, suivis et ce qui a été payé et quand. Le bourgmestre a proposé d’inviter la directrice de la régie sportive et le maître d'œuvre du chantier de la piscine pour répondre à nos questions.
Un règlement liberticide sur les évènements évité de justesse
La majorité PS-MR a proposé au conseil un nouveau règlement encadrant les événements publics organisés dans des lieux privés. Le texte visait à soumettre désormais la totalité des activités publiques organisées sur le domaine privé (fêtes d’école, soupers associatifs, événements culturels, activités dans les bars, fêtes de quartier…) à une autorisation ou une déclaration préalable du bourgmestre, avec un délai de 30 jours et ce, quelle que soit la nature ou la taille de l’événement. Nos conseillers ont dénoncé un règlement profondément disproportionné, en raison de son caractère beaucoup trop large, impraticable et juridiquement fragile. Il confère au bourgmestre un pouvoir disproportionné, sans critères clairs et sans garanties suffisantes. Une telle approche porte ainsi atteinte à la liberté de réunion et à la vie privée, tout en constituant un frein majeur à la vie associative, culturelle et économique de la Ville. Huy en Commun a rappelé que d’autres solutions existaient pour encadrer les événements réellement problématiques, sans basculer dans un dispositif liberticide. Face à l’opposition de Huy en Commun, le Bourgmestre a proposé de remettre le règlement sur le métier au cours d’une commission à ce sujet pour l’adapter aux remarques formulées. Une décision bienvenue saluée par nos conseillers.
Zone de Police - Rapport d’activité du chef de corps
Grégory Vidal est intervenu sur le rapport d’activités du chef de corps de la police. A la lecture du document, on ne peut que constater l’ampleur du travail réalisé depuis sa prise de fonction. Le document est complet, structuré et fait preuve d’une grande transparence, y compris quant aux difficultés rencontrées et à l’état de la zone au début du mandat. Il met clairement en évidence une volonté affirmée de modernisation et de professionnalisation de la zone de police, un renforcement de la visibilité policière, ainsi qu’un souci constant d’adapter l’organisation aux réalités spécifiques de notre ville, qu’il s’agisse de l’hypercentre, de la gestion des grands événements ou encore des enjeux liés à des sites sensibles tels que Tihange.
Il est également important de souligner que ce travail a été mené dans un contexte particulièrement complexe, tant sur le plan budgétaire que sur celui des ressources humaines. Le rapport démontre que le Chef de Corps fait le maximum avec les moyens dont il dispose, dans le respect du cadre légal et des priorités définies par les autorités.
Dans une démarche pleinement constructive, le rapport met néanmoins en lumière plusieurs points de vigilance, notamment une organisation encore en évolution et certains chantiers structurels qui demeurent en cours de maturation. Ces constats ne remettent nullement en cause le travail accompli. Ils doivent plutôt être envisagés comme des défis pour l’avenir, appelant un dialogue clair, régulier et constructif entre le Chef de Corps, le Collège et le Conseil communal. Dans cet esprit, il semblerait opportun d’envisager la convocation d’un conseil communal spécial « Police » au moins une fois par an. Une telle séance permettrait au Conseil d’entendre le Chef de Corps, d’échanger de manière approfondie avec lui et de disposer d’une vision claire, régulière et partagée du travail accompli, des difficultés rencontrées et des besoins futurs de notre police locale. Enfin, concernant les rapports relatifs à l’administration et à la situation de la zone de police pour la période 2020–2025, plusieurs éléments appellent l’attention. Les faits de coups et blessures demeurent importants, tout comme les violences intrafamiliales. On constate également l’ampleur du trafic de stupéfiants sur notre territoire, et ce malgré une action policière soutenue dans ce domaine. La violence physique dans les lieux publics est en augmentation, tout comme la vente de cocaïne. Les chiffres relatifs aux violences intrafamiliales restent particulièrement préoccupants et peuvent légitimement interroger la décision de fermeture du commissariat 24 heures sur 24, celui-ci constituant auparavant un lieu de refuge en cas de difficultés de tous types.
Enfin, en ce qui concerne les heures prestées de nuit, on observe une nette diminution, passant d’environ 17 000 heures sur la période 2018–2024 à quelque 14 000 heures en 2024–2025. Il conviendrait de préciser les raisons de cette évolution, laquelle semble s’expliquer, au moins en partie, par une collaboration accrue entre les différentes zones de police.
Rodrigue Demeuse a quant à lui interrogé le Bourgmestre sur la réflexion en cours en matière de synergies et de fusion entre les zones de Police, ainsi que sur le regroupement vers un seul commissariat. Le Bourgmestre a indiqué être plus favorable à un redécoupage des zones actuelles et, dans l’attente, à des synergies entre les zones de Hesbaye et Condroz pour plus d’efficience. Quant au regroupement des commissariats, la réflexion se poursuit pour occuper les locaux de l’ancienne gendarmerie.
Recapitalisation du CHRH de 2.974.000,00 EUR
En tant que mandataire représentant notre commune au CA de l’hôpital, Sandrina a voulu remercier le Collège pour son engagement et pour son soutien à ce projet ambitieux et essentiel pour Huy. La recapitalisation du CHRH n’est pas seulement une décision financière, c’est aussi une décision de renforcer sa pérennité et de continuer à assurer aux hutois et aux citoyens des alentours un accès aux soins de santé de qualité, performant et proche de chez eux. Aujourd’hui, plus que jamais, la solidarité et la responsabilité collective doivent guider nos actions. Nous sommes convaincus que, grâce à cette recapitalisation, le CHRH continuera de jouer un rôle clé dans la santé publique et augmentera son rôle de pôle de référence au sein de notre arrondissement. C’est un travail commun du comité directeur et de l’ancien CA qui se termine par ce vote. Le point est passé à l’unanimité. Notre hôpital le mérite !
Suppression de primes : le choix de la facilité
La majorité a décidé de supprimer ou diminuer une série de primes communales touchant notamment la naissance, les familles nombreuses, les seniors, les couches lavables, les vélos électriques ou encore la rénovation des surfaces commerciales. Huy en Commun a reconnu que certaines primes n’avaient plus de sens ou n’atteignaient plus leur objectif, comme l’intervention dans la télédistribution. En revanche, nos conseillers ont regretté la suppression de primes utiles qui auraient pu être améliorées plutôt que supprimées, en particulier la prime à la rénovation des surfaces commerciales. Alors que le nombre de cellules vides explose, surtout sur la rive gauche (une sur trois), cette prime est supprimée pour une économie dérisoire de 10.000 € par an, sur un budget de plus de 62 millions €. Huy en Commun a regretté l’absence de stratégie et de moyens concrets pour soutenir le commerce local, et n’a dès lors pas pu soutenir cette décision.
Huy en Commun regrette également tout particulièrement la suppression de primes à la rénovation du logement :
la prime relative aux travaux d’isolation de la toiture ;
la prime relative aux travaux d’isolation du sol ;
la prime relative aux travaux d’isolation des murs ;
la prime relative aux travaux de remplacement des châssis ;
la prime relative aux travaux d’installation d’un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Seule la prime liée à la réalisation d’un audit énergétique demeure en vigueur.
Ces aides auraient pu être maintenues afin de soutenir concrètement la population dans la mise en conformité de leur logement avec les normes énergétiques en vigueur et dans l’amélioration du score PEB.
Dès lors, nous estimons que cette suppression constitue une mauvaise décision, tant sur le plan social qu’environnemental, en ce qu’elle réduit les leviers d’accompagnement accessibles aux citoyens dans un contexte où les enjeux énergétiques et financiers sont particulièrement importants.
Adhésion à la plateforme de rénovation énergétique
Sandrina Gaillard a rappelé que la plateforme « Renov’Energie » est un service gratuit et neutre, porté par le GAL Condruses et la Conférence des élus, qui accompagne les citoyens de 18 communes dont Huy dans leurs projets de rénovation énergétique, de l'analyse du logement jusqu'au suivi des travaux, en passant par l'accès aux primes et l'aide au choix des professionnels. En y adhérant, la Ville offre ainsi des bénéfices concrets pour les citoyennes et les citoyens !
Rénover son logement avec l’aide de Renov’Energie, c’est :
réduire sa consommation d’énergie et ses factures ;
améliorer son confort de vie (température, acoustique, qualité de l’air) ;
augmenter la valeur de son bien immobilier grâce à un meilleur label PEB ;
protéger l’environnement en réduisant son empreinte carbone ;
préserver la santé du bâtiment et de ses habitants en traitant les pathologies
La première réunion d’information a eu lieu le 15 novembre. Sandrina a également invité chaleureusement le 1er échevin à venir découvrir le travail de la Conférence des élus via le groupe de travail de la chambre Energie.
Budget du CPAS
C’est sans surprise que le groupe Huy en Commun a soutenu le budget du CPAS, comme l’ont déjà fait nos conseillers CPAS. Alors que le 1er janvier 2026 arrive à grand pas, une des mesures du gouvernement Arizona va devenir concrète. En matière de revenu d’intégration sociale, l’intervention majorée de l’autorité fédérale prévoit une prise en charge à 100 % des RIS pour les chômeurs de longue durée exclus entre le 1er janvier et le 1er juillet 2026, mais ce taux diminuera les années suivantes. Par ailleurs, pour les chômeurs exclus après le 1er juillet, la majoration de l’intervention de l’autorité fédérale sera limitée. Pour Huy, il s’agit de 700 exclus. La projection pour 2026 et les années suivantes a déjà été calculée et devrait montrer une augmentation de 200.000 € en 2026 à 1 million € en 2030. Comme elle l’a fait pour le CHRH, Sandrina a tenu à remercier le Collège d’avoir non seulement maintenu mais aussi augmenté significativement l’intervention communale au CPAS qui, non seulement, couvrira ces exclusions du chômage, mais aussi la suppression du fond spécial pour des activités culturelles, sportives et de loisirs pour les enfants et familles démunis. Mais surtout tout le groupe Huy en Commun a remercié infiniment tout le personnel du CPAS ainsi que sa Présidente pour tout leur travail passé et futur.
Conseil consultatif des aînés et de la personne handicapée : un modèle à faire vivre
Huy en Commun s’est réjoui de l’installation enfin effective du Conseil consultatif des aînés et de la personne handicapée, avec 23 citoyennes et citoyens motivés à s’y investir. Si ce nombre est légèrement inférieur aux 27 membres prévus, nos conseillers ont souligné qu’il s’agissait avant tout d’une base solide pour démarrer le travail. Ils ont insisté sur l’importance de garder le dispositif ouvert et évolutif, afin de permettre à d’autres personnes ou associations de rejoindre le Conseil en cours de route. Huy en Commun a également plaidé pour que ce Conseil développe des liens réguliers avec les institutions et associations du terrain (maisons de repos, Pommeraie, Château Vert, CHRH…), afin de nourrir ses avis de l’expertise existante et de répondre au mieux aux réalités vécues par les aînés et les personnes en situation de handicap.
Motion votée à l’unanimité pour défendre la ligne Express E22 Huy–Waremme
Huy en Commun a déposé une motion visant à défendre la ligne de bus Express E22 entre Huy et Waremme, menacée de suppression. Rodrigue Demeuse a rappelé que, malgré les arguments avancés en matière de rentabilité, la ligne comptait plus de 40.000 voyageurs par an, en hausse de 35 % depuis 2022, au point que la capacité des bus avait dû être renforcée. Au-delà des chiffres, de nombreux témoignages ont mis en évidence le caractère essentiel de cette ligne pour les étudiants, travailleurs, personnes en formation et habitants de plusieurs villages, certains ayant même renoncé à la voiture grâce à ce service. La motion visait à s’opposer à toute suppression, dégradation ou fusion avec la ligne 145, une telle fusion constituant un recul important en termes de rapidité, d’efficacité et de desserte des villages. Elle avait également pour but de marquer le soutien de la Ville aux usagers, en proposant des améliorations concrètes (horaires, communication, sécurisation et aménagement des arrêts). Enfin, elle demandait que les communes et les usagers soient associés à toute décision concernant l’avenir des lignes E22 et 145, afin de parler d’une seule voix auprès de l’AOT et du Ministre. Et bonne nouvelle, la motion a été votée à l’unanimité !